Au cours des nombreuses réunions de gestion de la crise du Covid-19 en entreprise, reviennent souvent : « on aurait dû », « pourquoi n’a-t-on pas » et les autres diagnostics après-coup de ce type. Or les crises, par définition, sont imprévisibles. Après qu’elles soient apparues, il y aura toujours matière à écrire de longs articles pour expliquer comment elles auraient pu être évitées.

Cet article traite plutôt de ce qui peut être fait pendant la crise pour améliorer la situation financière des entreprises à travers la gestion de trésorerie.

La rapidité des changements opérationnels

Souvent négligée au profit de la réactivité et de la rapidité d’exécution des tâches, la réorganisation du fonctionnement opérationnel est pourtant fondamentale pour faire face à une situation de crise comme celle du Covid-19. Il s’agit de la mise en pratique des solutions informatiques qui sont souvent déjà existantes grâce au travail des départements de gestion des systèmes d’information.

Il faut déployer un dispositif organisationnel permettant aux personnes des départements de trésorerie de continuer à accéder aux outils informatiques de gestion de la trésorerie dans un cadre sécurisé.

La protection contre la délinquance financière

La réorganisation de l’activité via l’utilisation généralisée du télétravail dans le cadre du Covid-19 soulève naturellement la problématique de la sécurité et de la vigilance concernant les paiements. Celles-ci se doivent d’être accrues pendant les périodes de crises où les comportements malveillants se multiplient. Prenons l’exemple de « l’arnaque au président » qui s’est rapidement transformée en « arnaque au Covid-19 » et qui a principalement touché les sociétés du secteur médical et a déjà généré des millions d’euros de préjudices.

En effet, des entreprises malveillantes profitent de la situation d’urgence et de la pression qu’elle implique sur les opérateurs pour mettre en place des stratégies frauduleuses.

Même si le cadre de travail change, les trésoreries se doivent de porter une attention particulière au risque de fraude financière (attaques informatiques, usurpation d’identité, hameçonnage/phishing, usage de faux, etc.). La vigilance doit être d’autant plus renforcée lorsque les paiements se font manuellement et que la digitalisation des paiements n’est pas développée dans la société.

L’accès à la liquidité

Une entreprise qui dispose de montants importants de cash et équivalent (catégorisés en tant que tel) sous forme de comptes à terme ou de comptes rémunérés par exemple, pourra facilement mobiliser cette liquidité dans un délai raisonnable. En revanche, une entreprise qui possède un nombre important d’actifs d’investissement, doit étudier rapidement les conditions de sortie (prise en compte d’éventuelles pénalités de sortie ou de délais de remboursement) afin d’estimer avec précision les montants mobilisables et les délais d’obtention des liquidités. Les sociétés ne disposant pas d’une réserve de liquidité importante peuvent dans certains cas, tirer rapidement les lignes de crédit disponibles afin de constituer une réserve de trésorerie.

En effet, les crises (y compris celle du Covid-19) se traduisent rapidement par une rareté des disponibilités à court terme. Cette rareté et l’incapacité de certaines sociétés à y faire face est souvent un facteur important pouvant conduire à une situation financière extrêmement difficile pour l’entreprise. Celle-ci doit également anticiper sur les crédits qu’elle est capable de tirer sur des maturités plus longues.

Pour finir, quand elles sont disponibles, l’entreprise doit également profiter au maximum des solutions de financement d’urgence pouvant être mises en place au niveau national. Dans le cadre du Covid-19, les entreprises peuvent avoir accès à des prêts garantis par l’Etat. A titre d’exemple, Fnac Darty a annoncé la signature d’un contrat de crédit d’un montant de 500 millions d’euros, garanti à 70% par l’Etat français, avec un groupe de banques françaises. Fnac Darty a pu accéder à ce financement dans le cadre d’un Prêt garanti par l’Etat (” PGE “), dans le contexte de crise Covid-19. Cet emprunt sera destiné à sécuriser la liquidité du groupe et à préparer la reprise de ses activités.

La refonte totale des prévisions financières

Cette refonte peut exiger un changement radical du modèle de prévision dans le cas d’une transformation structurelle du marché sur lequel opère la société. Empiriquement, les entreprises ont eu tendance à sous-estimer l’impact des crises et des changements économiques en se focalisant uniquement sur les estimations quantitatives comme la baisse de la production, de la demande, des coûts.

Ainsi, elles négligent souvent l’impact des éléments difficilement quantifiables comme les changements de consommation, les changements réglementaires, les retards de paiement, l’allongement des délais de livraison ou la faillite de fournisseurs ou partenaires clés.

Dans le cadre du Covid-19, un bon modèle prévisionnel dans les différentes phases de gestion de la crise (confinement, déconfinement progressif, reprise) peut constituer un atout important dans la capacité de la société à rebondir et à faire face à la concurrence. Si les modèles prévisionnels ne sont jamais exacts à 100%, l’absence de modèles prévisionnels adaptés est préjudiciable dans 100% des cas. Pour une utilisation optimale, il faut mettre à jour de manière régulière ces prévisions au fur et à mesure de l’évolution de la crise.

Pour conclure, le travail de la direction financière et de la trésorerie en temps de crise, se retrouve alourdi par le nouveau cadre organisationnel, l’attention particulière à la sécurité des paiements, la construction d’un modèle prévisionnel adapté, la gestion dynamique des liquidités. Un accompagnement des équipes par des experts externes peut faire gagner un temps précieux et favoriser une meilleure gestion de la situation de crise par les équipes de trésorerie et de cash management.

L’équipe de FINTIS se propose de rester à vos côtés en temps de crise pour vous assister dans l’analyse de vos disponibilités et la conversion des placements les moins liquides en disponibilités quasi-immédiates.